La loi permet aujourd’hui de laisser des consignes pour sa fin de vie, si vous n’êtes pas ou plus en état de vous exprimer. Elle a prévu deux possibilités pour anticiper cette situation.
– Les directives anticipées : « Toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. Ces directives anticipées indiquent les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l’arrêt de traitement ». (Loi du 22 avril 2005, article 1111-11 du Code de la santé publique)
– La personne de confiance : « Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant. Cette personne de confiance sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté ». (Loi du 22 avril 2005, article 1111-6 du Code de la santé publique)
Que faire concrètement ?
Les directives anticipées et la désignation de la personne de confiance doivent être rédigées par écrit sur papier libre avec le nom, prénom, date et lieu de naissance. Si vous ne pouvez plus écrire, vous pouvez faire appel à deux témoins qui attesteront que le document exprime bien votre volonté libre et éclairée.
Ce texte est valable trois ans. Vous pouvez le modifier ou le révoquer à tout moment. Le mieux est de le garder avec vous. Vous pouvez en donner une copie à votre médecin et à votre personne de confiance (si vous en avez désigné une).
Son contenu est prioritaire sur tout autre avis non médical. Les médecins devront en tenir compte pour prendre les décisions qui vous concerneront.
Des directives anticipées ? Oui, mais…
Réfléchir à ce que l’on souhaite jusqu’aux derniers instants de sa vie, c’est un acte de lucidité et de courage. C’est aussi une façon d’aider vos proches et les médecins qui vous soigneront. De cette façon ils les aideront à prendre les meilleurs décisions en cohérence avec votre vision de l’existence et de la mort. En ce sens, les directives anticipées sont utiles et doivent être encouragées.
Mais attention à ne pas figer définitivement vos demandes et vos refus, car ils peuvent évoluer dans le temps. En effet à un moment donné, vous pouvez vous estimer apte à supporter certaines choses et pas d’autres. De nombreuses personnes ont pourtant témoigné de l’inverse. Elles ont changé d’avis quand elles se sont retrouvées, de façon concrète, dans des situations auxquelles elles pensaient ne pas pouvoir faire face.
Il est donc souhaitable de garder un « espace de liberté » dans la rédaction des directives anticipées.
Le choix de votre personne de confiance est à effectuer dans cet esprit. Cette personne saura exprimer en temps voulu, les orientations les plus conformes à ce que vous auriez décidé si vous aviez pu vous exprimer.
Valoriser la confiance soignants-soignés
Cette confiance demeure à la base de tout l’édifice du système de santé. Elle repose depuis toujours sur l’esprit du serment d’Hippocrate. Ce serment inscrit dans le code de déontologie des médecins : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »