Pour traiter et soulager la douleur, le clinicien dispose de tout un arsenal de traitements et techniques visant chaque fois que possible à traiter la cause de la douleur et à l’apaiser.
Parmi les traitements de la cause douloureuse :
– la chirurgie permet de lever une compression, enlever une tumeur douloureuse, réduire et consolider une fracture, évacuer un hématome ou un abcès, lever un obstacle vasculaire, biliaire, effectuer une chirurgie correctrice…
– en pathologie cancéreuse, la radiothérapie antalgique est efficace pour réduire voire annuler des douleurs de métastases osseuses rebelles aux traitements pharmaceutiques habituels, en stoppant l’inflammation qu’elles entraînent.
– les os fissurés ou fracturés par la maladie et les vertèbres tassées peuvent être solidifiés par l’injection de ciment dans la zone fragilisée (cimentoplastie) avec un grand effet antalgique.
– les contentions externes, corsets, orthèses ou plâtres immobilisent les articulations ou os réduisant ainsi les douleurs majorées par le mouvement.
D’autres techniques visent à moduler ou stopper le message douloureux sur sa voie de transmission neurologique.
– les techniques de radio fréquences a pour but d’analgésier tout un plexus brachial lors de douleurs neuropathiques sur une compression tumorale d’épaule.
– la mise en place de cathéter intrathécale permet d’analgésier au niveau de la moelle, toute une région douloureuse (par exemple le petit bassin envahi par un cancer gynécologique).
– le froid (cryothérapie) est aussi utilisé comme anesthésique ainsi que l’alcoolisation comme technique de destruction nerveuse périphérique.
– des techniques de neurostimulation de la moelle ou du cerveau peuvent être utilisées dans certaines douleurs neuropathiques rebelles séquellaires.
La pharmacologie, largement développée ces dernières années en faveur des antalgiques, offre une gamme élargie de traitement anti douleurs d’organes ou tissus lésés (douleurs nociceptives) ou dues à des atteintes nerveuses qui peuvent être projetées (douleurs neuropathiques). Ainsi, les antalgiques simples ou la morphine sous toutes ses formes, en passant par les anti inflammatoires, les anti épileptiques, des antidépresseurs et les anesthésiques locaux, constituent une palette de traitements à disposition du clinicien.
Les traitements comportementaux aident la personne souffrante à soulager sa douleur.
La kinésithérapie permet entre autre d’améliorer l’amplitude des mouvements, aidant à vivre de manière plus indépendante. Elle comprend un grand nombre de techniques, notamment les manipulations, les massages, les exercices physiques, l’électrothérapie et l’hydrothérapie. Elle permet d’améliorer la capacité à utiliser certaines parties du corps touchées par la maladie ou une blessure. Elle aide aussi à réduire la douleur en renforçant ou en entraînant les muscles afin qu’ils puissent de nouveau bouger normalement.
La psychothérapie aide à soulager la douleur en réduisant les niveaux élevés de stress physiologique qui aggravent souvent celle-ci.
L’hypnothérapie, l’acuponcture, la méditation par leurs techniques de relaxation et réduction du stress visent à apaiser les douleurs et les maitriser.
Les douleurs les plus complexes ou rebelles étant la plupart du temps multi factorielles, elles nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire et globale pour apaiser au maximum la personne malade et l’accompagner.
Alexis Burnod , médecin en soins palliatifs à l’Institut Curie