Comment un malade peut-il avoir des forces ? face à lui, nous sommes souvent désarmés, incapable d’accepter pour lui cette souffrance que nous percevons à notre situation.
Dr Elisabeth Mathieu-Riedel,
« Ne pleurez pas, la mort n’est pas triste », Ed Mame, Criterion.
« En soins palliatifs, on passe du temps à tâtonner pour savoir ce que le malade veut et peut savoir. (…) [La] prise de conscience de son état lui permet de rassembler toutes ses forces pour mieux appréhender la réalité, même si elle se fait dans la tristesse inévitable pour arriver à l’acceptation. »
Dire la vérité de but en blanc risquerait de bousculer son évolution intérieure. Il est dangereux de retirer les béquilles trop tôt. Il ne s’agit pas pour autant de cacher la vérité.
Ne projetons pas sur le malade notre propre angoisse : il est peut-être bien plus capable que nous d’assumer sa situation. Nous croyons aux ressources insoupçonnées de chacun quand il est dans des situations qu’on ne pourrait pas assumer à sa place. (…) Une fois que les choses sont exprimées, inutile de philosopher sur la mort et la maladie. Ce serait une erreur de se laisser entraîner par un flot de paroles qui risquerait de déchaîner les émotions. (…) L’attitude du médecin est le reflet de sa conception de l’homme. J’ai besoin d’être moi-même en vérité pour respecter la personne qui est en face de moi. »