Comment accompagner une personne qui sait qu’elle va mourir ?

Vous connaissez une personne qui est en phase terminale d’une maladie ; elle sait qu’elle va mourir. Vous vous demandez comment vous comporter avec elle.

Soutenir une personne qui sait qu’elle va mourir est un processus délicat qui demande un équilibre entre compassion, aide concrète et soutien indéfectible. Lorsqu’une personne est confrontée à la réalité de sa mort prochaine, elle fait face à un bouleversement émotionnel et souvent un questionnement existentiel. Votre présence à ses côtés peut lui apporter du réconfort et la certitude qu’elle n’est pas seule face à ce passage ultime. Cet article a pour objectif de vous donner quelques pistes pour vous aider à accompagner une personne en fin de vie.   

Reconnaître l’impact émotionnel   

Lorsque vous accompagnez une personne confrontée à la mort, il est important d’être à l’écoute des émotions et craintes qu’elle peut exprimer. La conscience d’une mort prochaine entraîne un état de grande vulnérabilité, non seulement physique en raison de l’évolution de la maladie, mais aussi psychique et émotionnel. Une présence bienveillante qui écoute sans juger les diverses émotions de peur, de tristesse, de colère ou de résignation que la personne ressent pourra aider à l’apaiser.   

  • Être tout simplement présent   
  • Être présent aux côtés d’une personne dont le temps est compté pour lui montrer votre affection est souvent la meilleure preuve de soutien. C’est en effet le moment de vivre des instants précieux. Vous savez tous les deux qu’elle ne va pas guérir et que la fin de sa vie est proche. Cette temporalité, bien qu’incertaine, est une invitation à vivre pleinement le temps qui lui est donné.   
  • Parfois votre simple présence est ce que vous avez de plus précieux à offrir. Sans chercher à détourner l’attention ou meubler les silences. Tout comme apporter des nouvelles de l’extérieur ou l’assurer de vos pensées pour elle, même quand vous n’êtes pas à son chevet, peut aider la personne à ne pas se sentir oubliée tout en préservant son espace de liberté, d’intimité et de repos. Cela permet aussi de ne pas voir la personne uniquement sous le prisme de son état.  
  • Montrer votre soutien par quelques moyens concrets   
  • Être disponible pour des petits soins de confort (remettre un oreiller, lui tendre un verre d’eau…)  
  • S’assurer qu’elle reçoit les soins dont elle a besoin  
  • Ecouter ses craintes ou tout ce qu’elle a besoin de partager, sans minimiser son ressenti. Une écoute ouverte et offerte peut initier des échanges profonds.  Chaque personne appréhende la mort d’une manière différente, en parler ouvertement ou garder ses pensées pour soi ; il s’agit de respecter les besoins de la personne.   
  • Proposer des petits projets concrets qui sont encore possible, demander à des amis de venir, mettre ses affaires en ordre, écrire des lettres ou renouer avec quelqu’un.   

Les choses à se dire. 

Le temps de la fin de vie peut aussi être l’occasion de se dire certaines choses, pas seulement pour se préparer au décès de la personne, mais aussi pour reconnaître tout le temps passé avec elle et honorer la relation qui vous lie.    

Le Docteur Gabriel Sara, cancérologue, explique dans le film « De son vivant » d’Emmanuelle Bercot, cinq expressions qui peuvent nous guider. 

  • Merci. Ce mot peut aider à appréhender la fin de vie de manière plus sereine, en reconnaissant “tout le positif” qui a marqué la vie de la personne. Ce pour quoi elle est reconnaissante, ce pour quoi vous lui êtes reconnaissant.   
  • Pardon. Le questionnement existentiel qui accompagne souvent la fin de vie est aussi l’occasion pour la personne de “faire le bilan” de sa vie. Et celui-ci invite parfois à vouloir se réconcilier avec des proches, se délester d’une culpabilité qui entachait des relations.  
  • Je te pardonne. Dans le même mouvement que le mot précédent, accorder son pardon aide à soulager à la fois la personne et son entourage. Surtout que ce moment particulier de la fin de vie peut être l’occasion pour les proches de se réunir au-delà des querelles.  
  • Je t’aime. C’est sûrement le mot le plus courant sur le lit de mort, parce que l’intensité des liens et des émotions se fait plus forte en fin de vie. Au moment de faire le bilan, ce sont les personnes qui ont marqué notre existence, les moments passés ensemble à aimer et être aimé qui résonnent le plus. Témoigner de son affection par des mots, des gestes, est une belle façon de l’accompagner jusqu’au bout.   
  • Au revoir. C’est un mot tout aussi important pour celui qui part que pour celui qui reste. Il symbolise la séparation qui marquera invariablement la relation à l’autre après son décès. Certaines personnes attendent même d’avoir pu dire au revoir à des proches avant de mourir, à l’inverse, dire au revoir à un proche en fin de vie peut symboliser le fait “d’accepter de le laisser partir”. 

Quand les échanges de paroles ne sont plus possibles. 

Quand la personne en fin de vie n’est plus en capacité de parler, il reste cependant le langage corporel qui peut en dire long. Nos propres mots s’accompagnement également de gestes –  tenir la main – serrer un bras- un baiser sur la tête – des caresses affectueuses …. Chacun peut se laisser inspirer. C’est une invitation à dépasser notre gène pour trouver les moyens d’exprimer ces mots de vérité et de réconfort.