La souffrance vient toujours bousculer notre identité profonde et nos sécurités. Elle est une expérience douloureuse vécue par beaucoup d’entre nous à un moment donné de notre existence. Une impression de fragilité et d’éphémère nous submerge, l’impression que tout nous échappe.
Quelques exemples de ce qui peut nous fait souffrir : notre corps qui se dérobe, que l’on ne reconnait plus, qui nous fait perdre en autonomie ; une mémoire défaillante ; une addiction plus forte que des résolutions ; la difficulté à trouver du sens à la vie ; le sentiment d’épuisement et d’impuissance à aider celui ou celle que l’on aime…
Chacun peut poursuivre cette liste encore longue à la lumière de son expérience.
Quelles réponses à la souffrance physique ou psychique?
Jean-Guilhem Xerri, psychanalyste et biologiste médical, nous livre le fruit de son expérience et de ses rencontres :
- Les réponses à la souffrance seront, selon la situation, de nature médicale, technique, psychologique, sociale, juridique, administrative… des réponses du domaine matériel et temporel. Elles sont indispensables.
- La souffrance appelle à un surcroît de présence qui n’est pas du domaine matériel ou temporel mais du domaine de la vie intérieure : remettre davantage de présence intérieure dans nos relations aux autres et à nous-mêmes.
« La souffrance ne vient jamais seule elle est toujours accompagnée par deux appels : un appel à des réponses et un appel à une présence. »
Comment accompagner au mieux celui qui souffre ?
En situation d’aidant, d’accompagnant, on se demande régulièrement : Qu’est-ce que je peux faire pour l’autre ?
Cette question doit s’accompagner d’une autre : Qu’est-ce que je veux vivre avec lui ?
« C’est l’appel fondamental que lance la souffrance : transformer les relations pour plus de présence à soi-même et les uns aux autres. »
Quatre repères peuvent nous aider à vivre cette présence à l’autre qui souffre.
1. Chercher la proximité la plus juste et la plus respectueuse
Aider l’autre sans le posséder, sans faire des choses à sa place alors qu’il pourrait les faire. Réciproquement : l’aidant lui-même ne doit pas se sentir possédé ni contraint. Dans ce sens, la compassion est le contraire de la confusion. L’autre n’est pas réductible à sa maladie ou à son handicap. Parfois il est nécessaire de l’aider lui aussi à trouver une distance plus juste avec ceux qui l’accompagnent et avec sa propre souffrance.
3. Être attentif à sa façon d’écouter.
L’écoute est une hospitalité qui permet à l’autre de prendre conscience de lui-même
4. Accepter ses limites
car prendre soin est éprouvant. Ma présence à l’autre qui souffre n’est pas toute puissante : il s’agit de repérer quand je ne suis plus le mieux placé pour l’aider, et l’orienter.
5. Reconnaître ses solidités et savoir dire merci
pour les rencontres et le chemin parcouru.
Jean-Guilhem Xerri est psychanalyste et biologiste médical, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages dont (Re)vivez de l’intérieur, un guide pratique avec des recommandations concrètes et des propositions d’exercices sur les conditions de l’équilibre intérieur et les clés de la croissance.
Pour voir l’intégralité de la conférence de Jean-Guilhem Xerri, cliquez sur le lien : La souffrance, un appel à la présence – Jean-Guilhem Xerri