Dans quels cas la « sédation profonde et continue » devient-elle nécessaire ?

Dans quels cas la « sédation profonde et continue » devient-elle nécessaire ? 

Que fait-on quand un patient risque d’étouffer ? N’y a-t-il plus rien à faire pour le sauver ? Quelle différence entre une « sédation profonde et continue » et l’euthanasie ? Qui décide ? Qui donne son avis : le patient, ses soignants, les proches ? Pourquoi à un moment plutôt qu’à un autre ? Le patient sait-il que la mort approche ? Est-ce grave de couper toute relation à ce moment-là ?

Il faut bien comprendre la nature et l’objectif d’une sédation pour la différencier de ce qui fait mourir.

Parlons-en !

Il faut bien différencier d’une part le rejet des traitements inutiles ou disproportionnés qui est juste et légal, et d’autre part, le fait de renoncer à administrer un traitement qui serait utile et proportionné, en mesurant les bénéfices et les risques. Il peut, à ce titre, être légitime de ne pas intuber certaines personnes atteintes de coronavirus dont l’état de santé est incompatible avec une longue réanimation. Ce peut être le cas de certaines personnes âgées très fragiles. En revanche, il serait illégitime de précipiter l’administration d’une sédation continue jusqu’au décès, sans avoir donné au patient la chance de bénéficier d’actions thérapeutiques bénéfiques.

La Haute Autorité de Santé précise dans un document actualisé en janvier 2020 intitulé « Comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ? » que « La sédation dite “proportionnée” à l’intensité des symptômes peut permettre au patient de garder une vie relationnelle; elle peut être transitoire, intermittente, potentiellement réversible. Le médecin se doit de la proposer au patient en phase avancée ou terminale pour répondre à une souffrance réfractaire. »

Ainsi la sédation profonde et continue  jusqu’au décès ne doit pas être administrée sans avoir vérifié qu’elle entrait dans les critères définis pour son usage.

Cette sédation ne doit pas constituer une alternative aux gestes thérapeutiques nécessaires.

Elle n’est conçue, ni pour faire mourir, ni même pour accélérer la survenue du décès.

Pour vous accompagner, le service SOS fin de vie propose un espace d’écoute au téléphone 0142713294 et par mail : ecoute@sosfindevie.org.