Quels enjeux éthiques difficiles pour les soignants ?

Quels enjeux éthiques difficiles pour les  soignants ?

La pandémie du covid-19 met les soignants sont au cœur d’une situation médicale très difficile, qu’on compare à la médecine de guerre ou de catastrophe. Mais les décisions urgentes ne dispensent pas – bien au contraire – d’un surcroit de réflexion éthique.

Même sous la contrainte de la fatigue, de la pression (des proches, des collègues), du manque de moyens humains ou matériels, comment faire au mieux, pour discerner, seul ou en équipe, sans craquer, ni se décourager, ni trop culpabiliser… ? Dans cette situation « catastrophique » apparaissent des problèmes inédits : certains soignants, saisis de peurs ou parce qu’ils sont eux-mêmes contaminés, sont absents et le sous-effectif aggrave la fatigue des autres. Dans l’intensité de l’action, il ne faut pas oublier de se nourrir, de dormir, de respirer et de se détendre si l’on veut rester efficace et tenir dans la durée.

Comment prévenir l’épuisement des professionnels de santé ?

 La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs résume dans un texte du 16 mars 2020 des recommandations professionnelles et donne trois pistes pour prévenir l’épuisement des professionnels de santé: 
« – Respecter les durées légales de temps de travail pour favoriser la disponibilité des professionnels de santé sur la durée et prévenir l’épuisement professionnel et réaffecter ou recruter des professionnels pour accompagner les services.
–  Favoriser des temps de paroles et d’échanges pour prévenir et repérer les professionnels fragilisés par cette situation. Ces temps individuels ou collectifs sont animés par des psychologues des services de soins, ou sollicités en renfort.
– Accompagner logistiquement les professionnels de santé pour faciliter leur vie quotidienne. »

 Se taire et se terrer, quand on souffre, ça n’est pas la solution. On pourrait devenir insensible pour ne plus souffrir, au risque de devenir un « soignant » maltraitant. Parler avec quelqu’un de ce qui est difficile, de ce qui s’est mal passé, permet au contraire de l’évacuer et de se donner la chance de repartir sur de meilleures bases.

Dans ce contexte, malgré des polémiques que bien des personnes extérieures au monde de la santé ont du mal à comprendre, échanger sera bienfaisant.

Recourir à un espace de parole n’a rien de superflu, ni d’égoïste : cela nous aidera à rester un soignant efficace, le temps qu’il faut, sans craquer. Nous aurons plus de chance de ne pas souffrir durablement des traumatismes liés à ce que nous aurons vu, entendu, subi, et fait subir de difficile.

N’hésitez pas à nous appeler pour vous confier. 

Pour vous accompagner, le service SOS fin de vie propose un espace d’écoute au téléphone et par mail : 0142713294et ecoute@sosfindevie.org.