Accompagner la fin de vie

Service d’écoute

Anonyme, confidentiel, gratuit
01 42 71 32 94
ecoute@sosfindevie.org

Service d’écoute

Anonyme, confidentiel, gratuit
01 42 71 32 94
ecoute@sosfindevie.org

Comment parler à son enfant du suicide d’un membre de sa famille ?

Vous avez à annoncer un événement « imprononçable » à votre enfant. On ne peut jamais y être vraiment préparé. Vous allez ou vous avez probablement été maladroit, et les mots vont ou vous ont manqué.

 

Votre enfant va vous rappeler que tout n’a pas été dit. Les enfants ont un sixième sens assez aiguisé pour deviner ce qu’on leur tait. Et si certaines choses importantes leur sont cachées, ils vont les imaginer d’une autre manière qui sera peut-être plus effrayante et en tous cas plus confuse. ils vont l’apprendre un jour d’une manière inopinée et cela sera un nouveau choc dans leur vie.

Vous devez partager avec votre enfant la dure réalité du départ de son parent.Dans bien des cas, les enfants nous étonnent par leur capacité à comprendre les choses graves et cela se passe beaucoup mieux que nous l’imaginions.

Une telle conversation peut avoir des effets « libérateurs » très bénéfiques, il pourra enfin commencer un vrai travail de deuil. Il sera alors très triste mais c’est un processus normal, nécessaire à la reconstruction de sa vie sans son parent. Cela est plus normal comme situation, qu’un enfant qui semblerait aller «comme si rien ne s’était passé».

Concrètement, quels sont les mots à choisir ? Les choses à dire et celles à ne pas dire ?

Laissez-vous guider par votre enfant. Il n’est pas nécessaire d’en dire plus qu’il n’en demande. En effet il demandera certains détails, mais pas d’autres, ceux-là pourront être révélés plus tard, quand il sera plus grand. Mais certains mots doivent être prononcés par vous, car il les entendra forcément par ailleurs. A un moment que vous jugez favorable, ou lors d’une occasion que vous créerez (un moment calme, une promenade, un trajet en voiture,…) proposez-lui une conversation « de grand ». Le plus difficile sera de commencer, et pour cela il est souhaitable de bien préparer vos premiers mots. Par exemple : « Tu sais, j’aimerais t’expliquer quelque chose de difficile à entendre, mais je pense que tu dois connaître la vérité sur la mort de ton parent. Ce n’était pas un accident. Est-ce que tu veux qu’on en parle maintenant ? »

Comment expliquer l’inexplicable ?

Le suicide, c’est quand quelqu’un est tellement malheureux qu’il décide de ne plus vivre. Vos phrases doivent être aussi simples et courtes que possible. Viendront alors d’autres questions qui seront exprimées ou non, mais pour lesquelles il faut préparer des réponses.

La première question que tout le monde se pose après un suicide, et à laquelle il est le plus difficile de répondre, c’est « pourquoi ? » Il n’y a pas de réponse unique à cette question. Il faut reprendre la « définition » du suicide, et ne pas hésiter à dire que la personne qui a accompli ce geste était très malheureuse. Sa tristesse l’a conduite à prendre une mauvaise décision. En effet, il ne s’agit surtout pas de juger la personne qui a mis fin à ses jours, mais on a le droit de réprouver son acte. Et le dire à votre enfant lui montre que ce n’est pas une bonne chose de prendre ce genre de décision, alors qu’il existe toujours d’autres solutions. Sinon, il pourrait être tenté de croire que c’est un acte « possible » quand on est triste.

Il y a une autre chose très importante à lui faire comprendre.

En rien l’enfant n’est responsable de ce qui est arrivé. Il n’a rien fait de mal et aucun de ses gestes ou de ses paroles n’a amené son parent à se suicider. De même, il n’aurait pas pu deviner sa tristesse, ni rien empêcher, car ce n’est pas dans les capacités d’un enfant. Cette vérité, il faudra souvent y revenir dans sa vie, car il y repensera souvent. Le sentiment de culpabilité est récurent, et lourd à porter.

Enfin et surtout, il faut l’assurer de l’amour de son parent et du vôtre pour lui. Il a besoin de votre amour et saura vous le rendre à sa manière.

Encouragez-le à vous poser des questions, cela confortera la confiance qui existe entre vous, cela répondra au besoin de comprendre ce qu’il éprouve. Plus tard, n’hésitez pas dans votre vie courante à lui parler de son parent disparu, en évoquant des souvenirs, en lui posant des questions. Proposez-lui quelques objets qui seront des souvenirs pour lui. Faîtes ensemble un bel album photo. Lui aussi peut continuer à l’aimer toute sa vie.

Laissez-le reprendre sa vie d’enfant, avec ses jeux, ses rires et ses colères. L’école reprend, il va de nouveau être occupé dans la journée. Il se peut qu’il rencontre des enfants indélicats. Apprenez-lui à les affronter et à savoir comment répondre :« ma maman était malade et très triste », ou dire « je n’ai pas envie d’en parler » ou encore à parler à un adulte (sa maîtresse, vous,…) des enfants qui seraient volontairement méchants.

L’important est de tourner vos regards ensemble vers un avenir à construire. Un avenir plein d’espoirs et dans lequel tout l’amour reçu l’aidera à se construire dans la vie. 

Autres sujets

Tél : 01 42 71 32 94
ecoute@sosfindevie.org

SOS Fin de vie
55 rue de la Fédération
75015 Paris.

Parlez avec des écoutants experts sur les questions de fin de vie.

Trouvez des solutions : soins, traitements, aides, accompagnement…

Service d’écoute et d’accompagnement gratuit
Entretiens confidentiels et anonymes.
Une équipe d’écoutants formés pour vous aider depuis 2004

Directives anticipées

Le guide des directives anticipées

h

Charte de la fin de vie

Annuaire

Lexique